Rassemblement anti corrida à Rodilhan

8 octobre 2011

Article de Paris Match : A Rodilhan, les barbares ont montré toute l’étendue de leur violence.» Tel est l’intitulé du communiqué que nous a transmis Christophe Marie, directeur du bureau Protection animale de la Fondation Brigitte Bardot, après avoir participé, samedi, à une manifestation anti-corrida qui a dégénéré. Le collectif «Sauvons les animaux» avait donné rendez-vous aux militants défenseurs de la cause animale dans les arènes de Rodilhan, dans le Gard (à quelques kilomètres de Nîmes), où devait avoir lieu la finale du concours annuel «Graines de toréros», qui met en scène de jeunes toréros affrontant des veaux. L’action, pacifiste, devait consister à attirer l’attention sur leur cause, en brandissant des affiches, mais aussi et surtout à empêcher la «becerrada» (corrida pratiquée sur de jeunes animaux, donc), via une chaîne humaine formée dans l’arène à l’aide notamment de câbles de motos. Selon la Fondation, ils étaient «près de cent militants venus d’un peu partout, y compris de Belgique», à avoir répondu à l’appel «pour former une résistance citoyenne à la torture animale».

Mais les aficionados de la tauromachie ne l’ont pas entendu de cette oreille. La vidéo ci-dessous en témoigne: ils s’en sont pris sans concession aux «perturbateurs», les chassant à coups de pieds, de poings, de crachats ou encore en les arrosant au Kärcher. Les manifestants, eux, encaissaient et résistaient sans broncher: ils avaient pour «mot d’ordre» de «ne pas répondre aux provocations», indique le communiqué. «Alors la haine des barbares s’est montrée avec toute sa férocité, sa violence à l’encontre des animaux bien sûr mais aussi des militants sans aucune défense et qui ont été roués de coups», dénonce le porte-parole de Brigitte Bardot. «Face à moi une jeune fille s’est retrouvée violentée avec deux sadiques venus lui déchirer ses vêtements, arracher son soutien-gorge, tirer sur son pantalon, l’asperger d’eau comme nous tous», s’est-il indigné, saluant la «dignité exemplaire» de la jeune femme face à ces «coups» et «gestes obscènes». «La pagaille générale a permis également aux aficionados de voler ou casser des portables, des caméras mais aussi de molester le cameraman de France 3 qui a très vite été éjecté hors des arènes», raconte-t-il encore, toujours bouleversé par la «violence» de cette réaction.

 

«La torture n’a pas sa place dans notre culture»

«Nous sommes restés soudés pendant 20 minutes au cœur des arènes, 20 minutes d’une folie qu’aucune image ne pourra retranscrire», résume-t-il, regrettant n’avoir constaté «aucune empathie» de la part du public, que nous entendons applaudir sur la vidéo. Après quoi «quelques chaines ont été coupées», puis les défenseurs de la cause animale ont «été trainés en groupe, certains écrasés sous d’autres, tirés par les bras, les jambes, par les cheveux comme je l’ai été, nos chaînes nous coupant la respiration», poursuit Christophe Marie. Et de dénoncer le comportement des gendarmes, qui, une fois sur place, «ont assuré le strict minimum», pour ne pas dire «rien du tout», mais aussi des maires de Nîmes et de Rodilhan, qui sont restés passifs face à la tournure de l’événement. Une vingtaine de militants ont été blessés, certains finissant aux urgences avec de «graves ecchymoses», «une cheville foulée» ou encore «une côte cassée». «Les tortionnaires se sont vraiment acharnés sur quelques personnes, notamment des filles», a souligné le bras droit de B.B. Des manifestants ont porté plainte hier, et presque tous, au final, vont le faire, a-t-il précisé. Malgré ce chaos, le «spectacle» a eu lieu: «six veaux ont été torturés à mort à Rodilhan sous les applaudissements et la joie d’une foule enivrée de violence, pas seulement de violence…»

Suite à cet «incident», Brigitte Bardot a adressé un courrier mercredi au ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand.  «Il y a quelques mois, vous inscriviez à l’inventaire du patrimoine immatériel français la corrida, considérée pourtant sur le territoire national comme étant un acte de cruauté puni de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende», introduit l’ancienne actrice, aujourd’hui totalement dévouée aux animaux. «Aujourd’hui, je tiens à vous alerter d’une agression terrible, extrêmement grave, indigne et d’une lâcheté effroyable. Les actes se sont déroulés près de Nîmes, samedi dernier, dans les arènes de Rodilhan», poursuit-elle, qualifiant l’action des siens «d’acte de résistance et de bravoure face à des gens animés par la haine, la perversité et la décadence de ces jeux du cirque qui ne devraient plus être tolérés dans une société qui se prétend civilisée.» «Monsieur le ministre, regardez la vidéo que je joins à cette lettre, elle est édifiante!», exhorte la présidente fondatrice de la Fondation. «La violence est incroyable, inimaginable et pourtant elle redoublait sous les encouragements d’une foule qui se croyait revenue au temps des romains en baissant le pousse pour encourager les tortionnaires et les appeler au meurtre… (…) Voilà le vrai visage de ces barbares. (…)Tout ceci ne relève pas du ‘patrimoine culturel’ de notre pays, c’est la honte, la honte!», s’exclame-t-elle, l’appelant à retirer «impérativement cette inscription indigne» de l’inventaire du patrimoine immatériel français. «Votre oncle a aboli la peine de mort en France, il y a 30 ans, il serait plus que temps aujourd’hui d’abolir la torture animale!», plaide-t-elle. Le 22 octobre, les «assises de la tauromachie» se tiendront à Bayonne. «Monsieur le ministre, je vous demande de me soutenir, c’est un appel que je vous lance car l’heure est grave», conclut Brigitte Bardot selon qui «la torture n’a pas sa place dans notre culture».


Rassemblement anti corrida arène rodilhan (08… par licaon


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