Que se passerait-il si la chasse n’existait plus ?

25 décembre 2015

Voici la question qui nous a été posée

par le Journal Le “Bien Public”

Que se passerait-il si la chasse n’existait plus ?

egal–          Une restauration des équilibres faunistiques naturels pourrait avoir lieu.

–          Une hausse de la biodiversité, la réintroduction d’espèces par les chasseurs pour les tirer ensuite, des dispersements de nourriture aux abords des forêts afin d’attirer (pour plus de facilité à tirer) et favoriser leur reproduction (les sangliers par exemple n’ont ainsi plus de période de rut et se multiplient tout au long de l’année). La chasse est donc artificielle dont le seul objectif est le loisir : donc la suppression d’un loisir, celui de tuer. La chasse loisir, la disparition des prédateurs et les pratiques agricoles sont responsables de la déroute de la biodiversité animale et végétale.

 

humour–          Rétablir la sélection naturelle : la fragilisation de l’espèce tient aussi à l’absence de la prédation naturelle qui empêche la sélection génétique. Les prédateurs chassent en priorité les individus défaillants, par instinct de facilité. Ils opèrent un tri où seuls les plus aptes s’en sortent. Ce qui n’est pas forcément le cas du chasseur, qui recherchera un trophée ou la viande d’un animal en bonne santé.

–          Plus de tolérance Notons que la France est très souvent considérée comme un pays détenant des records en matière d’abus et d’intolérance de la part des chasseurs. La France est le pays d’Europe qui a le plus grand nombre de chasseurs, le plus grand nombre d’espèces chassables, les plus vastes zones chassables, et la période de chasse la plus longue. Les parlementaires français ont décidé, en 2004, que le jour, pour la chasse, commence une heure avant le lever du soleil et se prolonge jusqu’à une heure après son coucher. La mauvaise visibilité entraîne le risque de confusion entre espèces gibier et avec les espèces protégées.

–          Pas de stress occasionné sur la faune sauvage et de ré-introduction inappropriée : le lâcher d’animaux de tir est un abus couramment pratiqué. Ces animaux, qui ont parfois connu précédemment des conditions d’élevage peu satisfaisantes, se retrouvent complètement déboussolés lorsqu’ils sont abandonnés dans la nature. Ils ne savent pas toujours se nourrir : seuls des animaux issus de branches anciennes de l’évolution ont tout leur savoir-faire inscrit leurs gènes. Par contre, les mammifères et les oiseaux suivent un apprentissage de leurs parents qui transmettent ensuite l’information à leurs descendants: cet apprentissage est indispensable pour survivre dans la nature. Les animaux d’élevages lâchés ne se méfient pas des humains et se font tuer facilement. Ceux qui réchappent aux chasseurs risquent fort de mourir de faim ou de détruire des plantations faute de savoir s’adapter à la vie sauvage.

regulation–          Pas de production contre nature : Par ailleurs, les lâchers d’animaux issus d’élevage causent de réels problèmes d’hybridation donc de pollution génétique avec les souches sauvages. Des croisements de sangliers avec des cochons domestiques lâchés volontairement ont généré une nouvelle “forme” hybride appelée “cochonglier”, dont le succès de reproduction est nettement meilleur (14 marcassins par an au lieu de 6 pour les sangliers sauvages) et dont les dégâts occasionnés aux cultures sont importants.

 

–          Une nature et alimentation préservées : l’usage de cartouches en plomb est dommageable pour la nature, surtout en zone humide, où il cause le saturnisme des oiseaux. Les milliers de tonnes de plomb déversés chaque année dans la nature par les chasseurs français finissent par contaminer toute la chaîne alimentaire.

 

 

–          Pouvoir se promener en toute sécurité : L’usage d’un fusil est une responsabilité morale importante, au même titre que la conduite d’une voiture, car il met potentiellement en jeu la vie d’autres personnes. Pourtant, les chasseurs bénéficient de privilèges très supérieurs à ceux des automobilistes, en particulier, l’absence de tests de contrôle d’alcoolémie. A l’automne, les accidents de chasses sont fréquents, et les usagers “pacifiques” de la nature (randonneurs, observateurs de la faune, ramasseurs de champignons ..) sont nombreux à se plaindre du climat d’insécurité causé par la présence des chasseurs. Les problèmes engendrés par la mauvaise pratique du tir au fusil ne se limitent pas aux accidents de chasses; les animaux ne sont souvent que blessés et agonisent pendant des heures ou des jours avant de mourir dans un coin. Les mauvais tireurs détruisent aussi des installations, en particulier des fils électriques, téléphoniques, ou des panneaux de signalisation. Dans certains départements français, le coût supporté par EDF pour la réparation des dégâts causés par les plombs de chasse est très élevé.

tuer–          Éviter les braconnage: Le braconnage est également une pratique courante. La raison est due au trop faible nombre des gardes-chasses, et à une connivence des pouvoirs publics qui laissent parfois braconner en toute impunité pour ne pas mécontenter les électeurs.

–          Favoriser l’éthique : Certaines pratiques de chasse sont tout à fait révoltantes d’un point de vue moral, car elles sont particulièrement cruelles et condamnent les animaux à une mort lente.

 

 

–          L’ouverture de parc nationaux : les fédérations de chasses sont presque toujours en première ligne pour s’opposer à l’ouverture de parcs nationaux. Dans les Alpes, les fédérations se sont opposées fortement à l’ouverture des parcs de la Vanoise, des Écrins et du Mercantour. Pourtant, aujourd’hui, ces zones où la chasse est interdite ont une faune considérablement plus riche qu’avant. Les visiteurs sont nombreux à venir randonner et les retombées économiques pour les régions concerntableauées sont non négligeables (par contre, le coût de la réintroduction d’animaux exterminés par les chasseurs – comme le bouquetin – a été considérable, d’autant que des braconniers abattaient à mesure les animaux replacés, l’un d’entre eux tuant même un bouquetin porteur d’une très visible balise Argos autour du cou !).

 

 

 

–          Préserver les migrations : la France n’est pas le seul pays à se livrer à un massacre abusif d’oiseaux migrateurs. Vu sa position géographique, Malte est un lieu privilégié pour le passage et le repos des oiseaux migrateurs. Au printemps, lorsque les oiseaux quittent les sites d’hivernage africains et rejoignent leurs sites de nidification européens, des milliers de chasseurs et de tendeurs maltais les attendent. Les falaises de l’île sont couvertes de pièges (environ 5000) dans lesquels les oiseaux sont attirés par des points d’eau artificiels et des appelants vivants. En automne, lors de leur vol migratoire vers l’Afrique, ils sont également assaillis. Chaque année, 3 millions d’oiseaux chanteurs (Fringilles) sont capturés et mis en cage. Détenir un Pinson ou un Chardonneret en cage est une tradition à Malte. Mais d’autres espèces en sont également victimes, comme le Rouge-gorge et le Merle bleu. L’Union Européenne a été très indulgente avec Malte durant les négociations d’adhésion.

Article rédigé en collaboration avec le RAC (Rassemblement pour une France sans Chasse)

 

Lien pour voir l’Article paru dans le Bien Public


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