Cercle de silence
Ils ont juste besoin de respect. Ces victimes de l’époque coloniale. Les éléphants esclaves des cirques et des zoos. Des éléphants amputés de leur véritable identité.
Un éléphant peut-il vivre pleinement sa vie, privé de son territoire, de sa famille, de sa sociabilité, de son nomadisme, de ses jeux, de ses besoins? Dénaturé, dressé, il ne peut que devenir l’ombre de lui-même.
Dans les cirques français, ils sont une trentaine, comme Zamba, Zoulou, Betty, Indra, Dumba et les autres…
Extirpés de leur groupe social, c’est une nouvelle hiérarchie que l’on bâtit pour eux. Celle-là fondée sur le terreur du dresseur dont la piqueou ankus est un rappel constant.
Coups ( pouvant entraîner la mort), humiliations, punitions, menaces de mort, privation de nourriture…C’est avec cet arsenal que le dresseur contraint les animaux à la soumission et à exécuter des numéros contre nature.
Dans les cirques et dans les Zoos, les éléphants développent une souffrance chronique. Maintenus seuls ou en groupes trop restreints, ils souffrent souvent de dépression et meurent prématurément.
Ces entreprises commerciales peuvent-elles faire leur affaire de l’évolution écologique des mentalités et des résultats des travaux scientifiques?
Nous savons maintenant que les éléphants ont conscience d’eux-même. Ils ont des perceptions, des émotions, des désirs, des buts, une volonté.
D’après le biologiste Joyce Poole, l’attitude des éléphants face à la mort de l’un des leurs “ne laisse que très peu de place au doute quant à leurs émotions profondes et leur compréhension de la mort.”
Nous savons également que la majorité des éléphants détenus dans les cirques et dans les zoos ont été capturés dans la nature. Ce qui suppose le massacre de leur famille. Où est la considération de l’animal?
Où est la protection des espèces menacées? Seulement 2% d’entre elles se trouvent dans les zoos. Les autres étant moins attractives pour le public! Le vrai travail de sauvegarde se fait in situ, ou dans des sanctuaires.
Où est la pédagogie? Dans les zoos, l’enfant voit l’animal amputé de sa véritable identité, en perdition dans un espace artificiel, à proximité d’animaux n’ayant pas la même origine géographique.
Et dans les cirques, il s’imprègne de la loi du plus fort sur le plus faible. Tous les ingrédients de la violence.
Profiter de cette situation ou laisser faire nous fait perdre l’essentiel, notre humanité.
Nous pouvons privilégier les cirques modernes, sans animaux, qui magnifient les capacités humaines. Et, au-delà d’une approche respectueuse des animaux dans leur milieu, une vidéo sera toujours plus fidèle à la nature de l’animal, qu’une exhibition derrière des palissades ou des barreaux.
Par notre silence, nous écoutons notre conscience et nous faisons appel à la conscience des citoyens afin d’abolir l’esclavage des éléphants.
Tout passant est invité à entrer dans le cercle de silence pour élargir le cercle des humains en quête de leur véritable identité, des humains réconciliés avec les animaux et toute la nature.
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