Des nouvelles d’EMAGNY

2 avril 2017

Qui pense que nous allons laisser faire ??!

 
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BESANÇON – ENQUÊTE PUBLIQUE À EMAGNY : la relance de l’élevage de visons

Une enquête publique va se dérouler prochainement sur le territoire communal d’Emagny. L’enjeu ? La régularisation et l’extension de l’élevage, toujours controversé, de visons.

(Photo : Le maire d’Emagny, Joël Berger, montre les parcelles classées en zone A et en zone ND sur le territoire communal où aura lieu une enquête publique Photo Arnaud CASTAGNÉ )

17630117_1387826831281469_8623694751511336947_nÀ l’écart du cœur du village et au détour d’une petite route, les bâtiments sont là, actuellement vides, à l’abri des regards derrière un pont de pierres. Émagny, cette commune de 600 habitants à la lisière de la Haute-Saône, a vécu bien des heures agitées avec son élevage de visons, l’un des deux existants dans la région. Combien de manifestations destinées à faire « fermer l’élevage de la honte », selon le mot des opposants, ont-elles eu lieu sur place ou à Besançon, à l’initiative de la fondation Bardot ou de l’association Combactive ? Et surtout, combien de fois le propriétaire de l’élevage, Eric Raunet, a-t-il dû rendre des comptes à la justice ?

Aujourd’hui, ce dernier, à travers la SCEA du Charmot, demande une autorisation d’exploitation au lieu-dit Charmot Dessus. Il s’agit plus exactement d’une régularisation et d’une extension des installations de son élevage de visons. Une enquête publique au titre des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) va se dérouler, du 18 avril au 20 mai, sur le territoire communal.

Pour rappel, le tribunal administratif de Besançon avait prononcé, le 17 février 2015, l’annulation de deux arrêtés préfectoraux : l’un en date du 23 août 2012 autorisant l’agriculteur Eric Raunet à exploiter un élevage de 5 000 visons, l’autre en date du 29 mars 2013 donnant l’autorisation d’élevage de l’espèce vison.

UNE DEMANDE D’EXPLOITATION POUR 18 000 VISONS

« Un appel a été fait auprès de la cour administrative de Nancy qui n’a pas suivi la décision du tribunal. Du coup, la commission de protection des eaux de Franche-Comté (CPEPESC) a saisi le Conseil d’État qui n’a pas donné suite. M. Raunet s’est mis en conformité, là il fait une demande d’exploitation pour 18 000 visons. Il fait tout pour être dans les normes », rapporte Joël Berger maire d’Émagny depuis 2014. L’élu le précise, les deux parcelles contiguës, celle accueillant déjà des installations et celle sur laquelle seront implantés de nouveaux bâtiments, sont classées en zone agricole. Il n’en a pas toujours été ainsi : en 2009, lorsque l’agriculteur avait déposé une autorisation d’exploitation pour 11 500 visons, une partie des bâtiments se trouvait sur une parcelle non constructible classée en zone ND (zone naturelle à protéger).

Le maire Joël Berger d’Émagny et la secrétaire de mairie le racontent, l’élevage de visons n’est pas rejeté par les habitants d’Émagny : « Lors de la dernière enquête publique, sur le tas de courriers reçus, il y en avait seulement trois d’habitants du village. Mais ce sera compliqué. L’image de la fourrure n’a pas bonne presse et les reportages sur les conditions d’abattage d’animaux passent mal auprès du grand public. » Effectivement, les associations et militants de la cause animale sont actifs ; et les campagnes de mannequins et actrices contre le port de la fourrure ont fait leur effet. Surtout, le rapport aux animaux a beaucoup évolué dans la société. Avec ses images chocs, l’association L214 a versé dans le débat et l’espace publics les souffrances animales et a provoqué haut-le-cœur et indignation. Récemment, l’association On Voice avait mis en ligne des images plutôt glauques d’élevages de visons qui sont au nombre de onze en France.

Yves ANDRIKIAN (Est Républicain)


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